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Page:Pérochon - Les Gardiennes (1924).djvu/269

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LES GARDIENNES

vous, faites-le vous-même | Il faut absolument que ce jeune homme soit prévenu… Vous avez beaucoup trop tardé.

Alors Francine, sembla se décider tout d’un coup :

— Eh bien oui ! dit-elle. Il revient de l’armée ces jours-ci ; peut-être même est-il déjà revenu… Je lui parlerai donc !

Les deux autres parurent contents.

— Comme vous avez bien fait de nous confier vos peines ! disait la dame,

Son mari faisait craquer ses mains et approuvait,

— Oui, vous avez bien fait !… et si quelque chose vous ennuie encore, revenez sans crainte !

Ils voulurent la questionner sur le pays où elle vivait, sur sa patronne, sur son travail ; mais Francine se rappela qu’elle était attendue ; elle se leva, remercia du mieux qu’elle put et sortit en hâte.

En se dirigeant vers l’auberge, elle songeait :

— Ils ont raison : je suis coupable grandement… J’aurais dû le prévenir… je le ferai aussitôt que possible.

Elle songeait en même temps que c’était une tâche bien pénible ; pour s’affermir, elle murmurait les sourcils froncés.

— Je lui parlerai !… oui, je lui parlerai !

Et elle relevait la tête d’un air décidé.

Juste à ce moment, un groupe parut au bas de la place, se dirigeant vers les rues marchandes. Francine tressaillit.

Îl y avait là Maxime, sa mère, Lucien, puis Marguerite en costume clair, comme habillée de joie ;