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Page:Pérochon - Les Gardiennes (1924).djvu/275

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LES GARDIENNES

Georges arrêta le mouvement de sa rame, la maintenant seulement à l’arrière pour gouverner. Le vent léger du crépuscule envoyait en effet ses premières haleines ; il poussait le bateau dans la direction de Sérigny et, insensiblement, vers la berge, du côté de Francine.

Les voix devinrent tout à fait perceptibles. Francine retint son souffle : c’était d’elle que Marguerite parlait, d’une voix un peu triste, à présent, et boudeuse.

— On ne la voit plus en ces côtés, disait-elle. et ce n’est pas grand dommage !

Le bateau, à l’entrée de la conche, tourna lentement sur place, si près de Francine que l’avant frôla les roseaux qui la cachaient. Marguerite parlait seule.

— Je l’avais reçue chez moi en bonne camarade… mais j’ai bien compris, par la suite, ce qu’elle voulait. Sa conduite envers moi n’a pas été belle !

Elle continua sur un ton de reproche et si bas que Francine entendit à peine :

— J’en connais un qui se serait laissé prendre à ses manigances !

Georges eut un mouvement d’humeur ; sa rame battit Peau.

— Pourquoi parles-tu de cette fille ? Elle est partie !… Laisse-la donc où elle est !

— Ohl j’ai eu bien du chagrin à cause d’elle ! murmura encore Marguerite.

Alors Georges dit :

— Ce n’était pas une compagnie pour toi !… Et