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Page:Pérochon - Les Gardiennes (1924).djvu/293

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LES GARDIENNES

À la vérité, elle ne l’aimait plus ; elle ne le détestait pas davantage ; il lui était devenu quasi indifférent.

À son insu — ou du moins sans qu’elle s’en fût jamais rendu bien compte — ce qui l’avait jetée, docile, aux bras de Georges, ç’avait été moins la passion d’amour que le désir de trouver un cœur franchement ami, un compagnon de sa solitude, un soutien, le désir de trouver enfin ce qu’elle avait vainement cherché durant toute sa pauvre jeunesse en déshérence.

Or, maintenant, elle allait avoir son soutien. soutien fidèle qui ne faiblirait pas, qui ne trahirait pas… son enfant ! Il serait à elle seule, sans partage.

Elle regardait l’avenir avec des veux si confiants que son cœur, en vérité, ne pouvait éprouver de haine contre personne.

Un soir, elle faillit rencontrer Georges au Marais. Elle ne l’avait, certes, point cherché ! elle ne voulut pas davantage le fuir. Ce fut lui qui tira au large.

Elle eut un petit sourire.