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Page:Pérochon - Les Hommes frénétiques, 1925.djvu/106

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LES HOMMES FRÉNÉTIQUES

V

LE FÉÉRIQUE 13


Harrisson et Lygie s’étaient installés vers le point 0.48, non loin d’une importante centrale génératrice, dans un alignement parallèle du réseau secondaire.

Ils occupaient, au faîte d’un coteau, une maison un peu isolée qu’ils avaient baptisée Le Refuge. Maison bâtie pour un petit artisan, d’importance médiocre par conséquent, mais de style tout à fait moderne et pourvue du confort ordinaire.

Elle recevait le jour par de vastes baies, ouvertes entre des colonnes de métal et de marbre artificiel. Le cristal des vitres laissait passer toute lumière, mais un dispositif très simple permettait de rendre sélective cette transparence admirable et de donner ainsi à la façade, brillante sous le soleil, les teintes les plus délicates du prisme. Une série de légers stores isolants garantissait, en outre, la maison contre les radiations vagabondes venant des générateurs privés. L’énergie des zones publiques suffisait au chauffage, à l’éclairage et animait les appareils automatiques nécessaires aux besoins de la vie journalière. En des relais spéciaux, une portion de cette énergie grossière se transformait à volonté en effluves subtils et variés : effluves somnifères, toniques, légèrement aphrodisiaques, légè-