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Page:Pérochon - Les Hommes frénétiques, 1925.djvu/124

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LES HOMMES FRÉNÉTIQUES

feraient peut-être les hommes aussi puissants que des dieux.


Les rivalités nationales grandissaient vite.

Les querelles économiques semblaient être au premier plan ; on les avouait volontiers, on les grossissait à plaisir, on les faisait naître quand elles n’existaient pas. Leur importance, malgré tout, demeurait médiocre, car il n’y avait point de contrées déshéritées, et personne ne connaissait la misère. Pour une population mondiale à peine égale à la population de l’apogée chrétienne, la production était en effet beaucoup plus grande. L’agriculture et l’industrie obtenaient partout, au prix d’efforts infimes, de quoi satisfaire à tous les besoins essentiels et même aux besoins nouveaux qui naissaient à chaque étape de la civilisation scientifique. Mais une politique de production à outrance commençait à enfiévrer chaque gouvernement.

La situation apparaissait particulièrement tendue entre l’Afrique du Sud et les territoires lahoristes, qui, s’étendant entre le dixième et le quarantième parallèle, comprenaient, outre l’Afrique septentrionale, une partie de l’Europe péninsulaire de l’Asie Mineure.

En Afrique du Nord, où l’exploitation intensive de certaines régions privilégiées eût suffi à nourrir toute la population, le gouvernement lahoriste n’en poussait pas moins l’étude de grands projets, tels que la mise en valeur des immenses étendues centrales, encore à demi désertiques.

Les Africains du Sud dénonçaient ces projets