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Page:Pérochon - Les Hommes frénétiques, 1925.djvu/139

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LA MÊLÉE

jonction s’opéra aux environs de la gare 10.40, une des plus importantes du réseau général. De là, des patrouilles s’organisèrent et allèrent s’échelonner le long de la frontière. En même temps des ambulances s’élevaient de divers points du globe et se dirigeaient rapidement vers l’Afrique centrale.

Quelques minutes plus tard, Harrisson et Lygie reçurent, par les Nouvelles Générales, l’ordre de rejoindre sans délai le laboratoire de la centrale 4.48, où des instructions leur seraient données.

Le Conseil Suprême, devant l’immensité de la catastrophe, s’était ressaisi et tentait un dernier effort. Conscients de leurs responsabilités effroyables, les deux nouveaux directeurs secouaient le joug occulte d’Endémios et, pour la première fois depuis leur élection, les décisions du Conseil Suprême étaient prises à l’unanimité.

Le déclenchement des actions de sauvegarde s’opérait avec la brutalité coutumière. Les directeurs mobilisaient la police universelle, ordonnaient l’isolement complet des belligérants, la censure des Nouvelles Générales, l’arrestation immédiate des dirigeants africains, parmi lesquels Endémios et Lahorie, déclarés coupables avant tout jugement.

Or, dès les premières heures, les difficultés surgirent. La police répondait sans entrain à l’ordre de mobilisation. Nombre d’universels africains ne donnaient pas signe de vie ; d’autres, aussitôt armés, s’étaient dirigés vers leurs pays d’origine, non pour y faire régner l’ordre, mais pour se joindre aux miliciens nationaux.

Des chefs de légions donnaient l’exemple de l’indiscipline. Ils arguaient de leur répugnance à intervenir contre leurs compatriotes et offraient bruyamment leur démission. Chargé d’arrêter Endémios,