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Page:Pérochon - Les Hommes frénétiques, 1925.djvu/145

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LA MÊLÉE

ou de sauvetage. L’identification des cadavres était impossible. On les brûlait sur place, de même que l’on brûlait les cadavres d’animaux et les débris déchiquetés que l’on trouvait partout autour des cratères d’explosions. Une puanteur formidable montait de certains charniers.

À la cinquante-neuvième heure, les neutres se retirèrent, laissant le champ libre pour une seconde reprise.

Les Lahoristes s’assurèrent bientôt un avantage fort net. Les avions montés avaient recommencé la lutte un peu au hasard, cherchant une nouvelle méthode de combat. Or, pendant que la bataille aérienne accaparait ainsi l’attention, les ingénieurs nordistes, par quelques-unes de leurs chaussées encore intactes, réussirent à mobiliser leurs centrales méditerranéennes. Sur des glisseurs appropriés, de puissantes génératrices vinrent renforcer les installations de la zone frontière.

Les escadres sudistes ne tardèrent pas à trébucher sur ce barrage. Beaucoup d’appareils, soudain déréglés, s’écrasaient sur le sol ; les avions les plus modernes et les plus puissants pouvaient seuls continuer leur route.

Les Lahoristes, au contraire, trouvaient là une base sûre derrière laquelle ils se reformaient. Leurs escadres refoulèrent l’ennemi et les territoires du Sud devinrent le théâtre unique des grandes actions de guerre. La bataille s’ordonna ; on vit poindre la victoire des Lahoristes. Dominant par le nombre des avions, ils imposaient leur tactique, prenaient sur l’adversaire un ascendant incontestable. Sous la protection d’éclaireurs rapides qui déblayaient la route, des escadres spécialisées cherchaient à atteindre les centrales, points vitaux de la résis-