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Page:Pérochon - Les Hommes frénétiques, 1925.djvu/152

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LES HOMMES FRÉNÉTIQUES

criminelles. Les Américains du Sud, les Australiens et une partie des Asiatiques donnaient raison à Endémios.

L’emploi de la police universelle rencontrait aussi des difficultés. On avait d’abord pensé à une action générale qui aurait séparé les belligérants, leur aurait imposé un armistice immédiat, puis la paix. Mais ce projet se heurta bientôt à des objections plus ou moins sincères. Les non-interventionnistes montraient le danger des épidémies ; surtout, ils affectaient de craindre une résistance inattendue des Africains, un élargissement considérable de la zone des opérations, peut-être une catastrophe mondiale. Leur avis prévalut.

Sous la promesse que les belligérants renonceraient aux empoisonnements microbiens et gazeux, on décida de s’en tenir encore à la neutralité, en attendant que l’occasion se présentât de s’interposer sans risques.

La police reçut l’ordre de renforcer simplement les services de surveillance. Les postes de météorologie universelle, dont l’intervention soudaine et massive n’avait pas été sans causer de graves perturbations dans les pays neutres, revinrent à des actions modérées, divergentes, qui laissèrent une certaine autonomie aux postes belligérants, tout en assurant une relative sécurité aux pays limitrophes.

Aux grands conseils techniques, on discutait à propos du réseau mondial où les combattants puisaient librement l’énergie. Certains ingénieurs avaient préconisé la destruction pure et simple du secteur africain. Remède héroïque qui eût sans doute considérablement diminué la force offensive des belligérants mais qui, d’autre part, eût rendu très difficiles l’organisation ultérieure des secours et