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Page:Pérochon - Les Hommes frénétiques, 1925.djvu/156

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LES HOMMES FRÉNÉTIQUES

véritablement figure d’entreprise scientifique tout à fait moderne et que des fléaux d’une étonnante étrangeté frappèrent les hommes.

Les dernières découvertes des physiciens de l’éther furent utilisées.

Les émules africains de Harrisson, de Takase et des grands spécialistes amenaient au jeu des éléments inconnus, prodigieusement subtils. Ils risquaient des gestes insensés aux conséquences imprévisibles et dont ils ne pouvaient songer même à préserver leurs compatriotes. Dans des laboratoires en communication constante avec les zones, ils multipliaient gauchement les chiquenaudes créatrices, et de vastes systèmes féeriques naissaient au hasard, dans les champs énergétiques du réseau général. Par bonheur, aucun physicien n’ayant poussé aussi loin que Harrisson l’étude des forces éthérées, il ne s’agissait encore que de systèmes abortifs, riches en éléments antagonistes et, par conséquent, peu efficaces.

Cependant, une fois sur cent peut-être, se produisait un système particulièrement actif, et cela suffisait pour que les hommes fussent en proie à des tortures déconcertantes.

Dès le 15 août, une jeune physicienne du Sud remporta, après bien des tentatives infructueuses, un premier succès. Par ses soins, aux premières lueurs du jour, une longue nuée féerique prit naissance au-dessus de l’Égypte, suivant la zone méridienne 330. Le système évolua complètement en une dizaine de minutes ; après une période de luminosité intense, la nuée s’éteignit, disparut dans la clarté du soleil levant. Nul, au premier moment, ne songea à s’alarmer. Mais quelques heures plus tard, on constatait la mort d’un grand nombre