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Page:Pérochon - Les Hommes frénétiques, 1925.djvu/164

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LES HOMMES FRÉNÉTIQUES

III

LES MÉRIDIENS CONTRE LES PARALLÈLES


Les ravages de la guerre confondaient l’imagination ; ils effaçaient les souvenirs lamentables du crépuscule chrétien.

Aucun alignement africain ne demeurait intact. Presque toutes les maisons étaient détruites ; détruites aussi ou gravement endommagées, les voies terrestres de communication, les centrales nationales, les principales exploitations agricoles et maraîchères, les stations distributrices de toute sorte.

Parmi la population survivante, on comptait peu de gens absolument valides. Ceux qui, par miracle, avaient échappé aux armes de choc, aux épidémies et au rayonnement féerique étaient épuisés par l’angoisse, la fatigue et la faim.

Si la catastrophe n’avait point encore ramené la société, dans son ensemble, à la sauvagerie, elle l’avait, du moins, fortement ébranlée.

L’immense plaie africaine saignait laidement au flanc de l’humanité ; elle n’allait pas tarder à provoquer des réactions confuses, une fièvre permanente dont la malignité ne ferait que croître.

Au début, les secours vinrent de tous les côtés. Aucune difficulté, aucun danger ne rebutaient le zèle ardent des premiers sauveteurs. Dix jours