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Page:Pérochon - Les Hommes frénétiques, 1925.djvu/185

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LA MÊLÉE

mais d’autres émettaient un rayonnement d’une puissance considérable. Ce rayonnement qui, presque toujours, créait, dans l’organisme humain, des colonies tumultueuses, présentait des caractères si variables que toute mesure générale de préservation eût été risiblement vaine. Les spécialistes de l’éther eux-mêmes ne pouvaient songer à se garantir efficacement.

On connut de nouveau, suivant les régions, les dermites mortelles, les monstrueux néoplasmes, les troubles nerveux les plus étranges. Et d’autres maux encore, des maux inouïs, follement variés, s’abattirent sur l’humanité.

En Australie, une partie de la population parallèle rampait. Le rayonnement du premier féerique avait eu pour effet principal, chez l’homme, un ramollissement considérable et presque instantané du squelette. Les membres, gonflés aux extrémités, s’étiraient, semblables à des lanières en caoutchouc. Le buste se tassait ou s’allongeait ; la tête elle-même devenait malléable comme une vessie mal gonflée.

En revanche, dans la même région, un grand nombre d’habitants des méridiens avaient été congelés par le rayonnement du second féerique ; des milliers de cadavres, secs et sonores, étaient tombés à la fois sur le sol.

Au Japon, on constatait des troubles graves provenant des centres nerveux moteurs. En certains cantons, toute la population titubait. Chez les moins malades, les gestes étaient désaccordés. Les actes de préhension les plus simples devenaient souvent impossibles ; les mains glissaient à la surface des objets et se crispaient au contraire avec énergie sur le vide. Beaucoup semblaient avoir perdu les notions les plus élémentaires sur l’étendue ; on