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Page:Pérochon - Les Hommes frénétiques, 1925.djvu/44

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LES HOMMES FRÉNÉTIQUES

pouvait plus être question de peuples supérieurs, de races privilégiées, de classes dirigeantes. La suprématie de la sagesse n’était reconnue et tolérée que moyennant de nombreuses garanties, illusoires ou réelles. L’humanité se donnait librement des chefs avisés, d’une prudence éprouvée et dont le rôle primordial était de conciliation. En prévision des désordres, ces chefs avaient d’ailleurs à leur disposition des moyens coercitifs fort puissants. À la suite de plusieurs tentatives prématurées et infructueuses, trois cents ans après la destruction de San Francisco, le Conseil Suprême de la planète se réunit et tint une première séance solennelle sur l’emplacement même de la ville rasée.


L’ère universelle commençait.

Harrisson ferma le livre. Il connaissait la suite ; l’histoire de l’humanité à l’ère universelle, ce n’était pas autre chose, en effet, que l’histoire de la science.

Les seules grandes dates de cette époque étaient marquées par des découvertes retentissantes.

Aux deux premiers siècles, les efforts des chercheurs avaient surtout porté sur la désintégration artificielle. Le deuxième siècle avait vu des réalisations importantes : substitution des formidables énergies intra-atomiques aux sources ordinaires de chaleur, de lumière ou d’électricité, production de radiations nouvelles facilitant la transmutation, perfectionnement et vulgarisation du cinétéléphone.

Le troisième et le quatrième siècle avaient été marqués par les progrès considérables de la biologie, de la médecine, de la psychologie expérimentale.

Le cinquième avait été illuminé par les travaux