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Page:Pérochon - Les Hommes frénétiques, 1925.djvu/85

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HARRISSON LE CRÉATEUR

quilibraient les esprits sans défense et troublaient les meilleurs.

Des rixes éclataient ; elles étaient très fréquentes aux gares de croisement et dans les voitures publiques entre agents et voyageurs, ceux-ci refusant à ceux-là les marques extérieures de respect et multipliant les réclamations.

La mort soudaine d’Avérine, causée par le désolant spectacle de la discorde civile, était exploitée par tous. Chaque parti tirait à soi le glorieux cadavre. Chaque parti, d’ailleurs, criait à l’oppression et ne parlait que de justice. La sincérité évidente du plus grand nombre rendait la situation inquiétante.

Cependant, le Conseil Suprême se taisait ; prudemment, il se contentait d’observer, comptant sur les élections prochaines pour apaiser, une fois encore, la tempête.

Le procès des grévistes était suivi avec une attention passionnée, mais ne s’en poursuivait pas moins régulièrement, suivant les formes prescrites par la législation mondiale.

Dès le lendemain de l’attentat, quinze sous-agents des transports avaient été arrêtés ; mais leurs complices de la météorologie et des laboratoires échappèrent aux premières recherches.

On enferma les inculpés dans une prison provisoire élevée non loin du 1.47, sur les lieux mêmes du crime. De nombreuses forces policières furent alertées et toutes les centrales de la région étroitement surveillées.

Dès le début de l’instruction, les inculpés soulevèrent un incident ; soumis au régime politique, ils réclamèrent le droit commun. Leur demande fut repoussée. Quoique prévue et tout à fait régulière,