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Page:Pérochon - Les Hommes frénétiques, 1925.djvu/87

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HARRISSON LE CRÉATEUR

trospection mentale et révélaient jusqu’au travail mystérieux de l’inconscient.

Un premier examen sommaire, ne différant de l’examen des anciens aliénistes que par la précision des résultats, servit à classer les inculpés en trois catégories. Deux d’entre eux donnèrent à l’oscillateur mental une courbe haute, dix furent classés dans la moyenne et trois parmi les débiles. Ces derniers passèrent aussitôt au régime de droit commun et, quinze jours plus tard, un tribunal ordinaire les condamnait à des peines légères.

Pour les autres, le procès fut beaucoup plus long. On ne tenait encore aucun météorologiste ; la première tâche du magistrat instructeur fut la recherche des complices. L’interrogatoire direct n’ayant rien donné, l’expert intervint. Il eut tôt fait de découvrir chez l’un des inculpés à courbe haute des réticences et des mensonges. Alors que les autres semblaient n’avoir été que des agents d’exécution, celui-ci prenait figure de meneur. L’instruction concentra sur lui ses efforts. Mais l’homme était de taille à se défendre ; on n’en put rien tirer par les moyens ordinaires.

Alors il fut en proie au psychologue.

Pendant une longue journée, dans la lumière changeante d’un laboratoire, parmi d’étranges instruments, on le soumit à des épreuves compliquées. Il parcourut rapidement toute la gamme des états hypnotiques ; il connut l’hallucination provoquée, le vertige, la terreur, la gaieté folle, l’exaltation esthétique, de nombreuses et passagères névroses. À chaque test, des appareils spéciaux enregistraient la totalité des réactions psychiques ; à la fin du jour, l’expert avait en main une série de graphiques per-