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Page:Pétrifications recueillies en Amérique par Mr. Alexandre de Humboldt et par Mr. Charles Degenhardt.pdf/25

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nous aprend Mr Morton (Synopsis of the Rem. of the cretac. group.) comencent aux environs de Boston, Massachuset lat. 41° N. et forment, depuis cette province une bande non interrompue, qui s’étend en arc immense, sur la longueur de 3000 milles anglois, par le New Yersey, Delaware, Maryland, Virginia, Caroline du Nord et du Sud, Georgie, Alabama, Mississipi, Tenessee, Louisiana, Arkansas et jusqu’à la province de Missouri. Ce ne sont pas simplement des productions analogues, qu’on rétrouve sur cette énorme étendue, mais les espèces sont absolument identiques, comme Ammonites placenta, Baculites ovatus, Gryphâea vomer, Gryphaea mutabilis (vesicularis Lam.), Ostrea falcata. Plus au Nord du 41 degré il n’y a plus de craie.

La formation oolitique ou jurassique est effectivement une formation rare sur le globe et les conditions sous lesquelles elle paroit méritent, pour cela même, d’etre étudiées avec le plus grand soin et avec la plus grande exactitude. On n’a aucun exemple que les couches de cette formation aient dépassées le 60me degré de latitude Nord. Elles finissent en Scanie, et s’arrêtent bien au dessous de la latitude de Pétersbourg ou de Perm, dans la Russie européenne. Les couches inférieures sont celles, qui s’avancent le plus, les couches supérieures (au dessus de l’Oxford-clay), restent en arrière. Elles manquent absolument les unes et les autres dans toute l’étendue de la Sibérie. La température des latitudes élévées auroit elle eu une influence sur cette distribution rémarquable ? Cette formation réparoit dans l’intérieur de l’Asie, avec les mêmes caractères, qui la distinguent en Europe. Car elle s’étend en grande et haute chaine au Nord Est ou au révers des montagnes de l’Himalaya, ce qui est prouvé avec la dernière évidence par les pétrifications rapportées par Mr Gérard des montagnes, qui entourent la vallée de Spiti, et qui ont été décrites et figurées par Mr Everest dans le Vol. 18. des Mémoires de la société de Calcutta ; et encore par Mr Hamilton Royle dans son grand ouvrage sur l’Inde. On réconnoit dans ces figures et ces descriptions l’ammonites annulatus Sow. (Pl. 1. Fig. 5.) l’ammonites amaltheus (Royle Fig. 22.), l’ammonites heterophyllus (Fig. 9.), la Nucula Hammeri Goldf. (Pl. 2. Fig. 28.), l’Avicula monotis (Royle Tab. 3. Fig. 19.) du Lias, l’Astarte planata (Fig. 26. et Royle Fig. 16.), l’ammonites Murchisonae (Fig. 7.) de l’étage jurassique inférieure, l’ammonites polygyratus (Royle Fig. 24.), le belemnites canaliculatus (Fig. 16. 17. et Royle Fig. 27.) de l’étage moyenne et supérieure. On peut présumer, que c’est la même chaine calcaire, que Mr Alexandre Burnes a traversé après avoir passé les montagnes de l’Hindoo-Khoo près de Bamyan. Mais ces calcaires ne réparoissent pas au Sud de la chaine centrale et ne descendent point dans la péninsule de l’Inde.