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Page:Paine - Théorie et pratique des droits de l homme (1793).djvu/105

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Ces préliminaires remplis, les dépenses nationales de l’angleterre pourroient être remises sur le pied où elles étoient à une époque quelconque, où elle n’étoit pas ennemie de la france ; (on voie que je me conforme à la doctrine des autorités.) Pour fixer cette époque, il faut remonter au temps qui précéda l’accession de la maison d’hanovre, & par conséquent à la révolution de 1668[1]. Le premier exemple qui s’offre à nous antérieurement à ces dates, est un règne de l’immoral & prodigue Charles II. L’angleterre & la france étoient alors alliées. L’extravagance qui n’a rendu ce période que trop fameux, répandra un jour encore plus défavorable sur l’extravagance actuelle, avec d’autant plus de raison que la solde de la marine & de l’armée, & les appointemens de la trésorerie, n’ont pas augmenté depuis cette époque.

La dépense sur le pied de paix étoit fixée ainsi qu’il suit. Voyez l’histoire des revenus publics par sir john sinclair.

Marine......................................................300,000 liv. st.

Armée.......................................................212,000

Artillerie.....................................................40,000

Liste civile..................................................462,115


Total.......................................................1,014,115 liv. st.

  1. Je me suis trouvé en angleterre lorsqu’on célébroit la centenaire de la révolution de 1688. Le caractère de guillaume III & de marie m’a toujours semblé détestable. L’un cherchoit à prendre son oncle & l’autre son père, afin de s’emparer du pouvoir ; cependant comme la nation étoit disposée à réfléchir sur cet événement, je fus fâché d’en voir attribuer tout l’honneur à un homme pour qui ce n’étoit qu’une chance à courir, & qui outre ce qu’il y gagnoit d’un autre côté, fit payer 600,000 liv. stel. pour les frais de la petite flotte qui l’amena de hollande. Georges I fut aussi avisé que l’avoit été guillaume III ; il acheta le duché de brème avec l’argent de l’angleterre,