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Page:Paine - Théorie et pratique des droits de l homme (1793).djvu/238

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Aux représentans de la société religieuse des Quakers, ou plutôt à toutes les personnes de cette croyance qui ont eu part à la publication de l’écrit intitulé : Nouvelle exposition des principes des quakers relativement au roi & au gouvernement, & touchant les troubles actuels de l’amérique, adressée à la généralité du peuple.

L’auteur de ce qu’on va lire est du petit nombre de ceux qui ne déshonorent jamais la religion en jetant du ridicule ou en chicanant sur les dénominations quelconques. Dans ce qui regarde la croyance, nous ne devons des comptes qu’à dieu seul ; nous n’en devons point aux hommes. Cette lettre ne vous est donc point adressée comme à une société religieuse, mais comme à un corps politique qui s’ingère dans une discussion à laquelle vous demeureriez étrangers, si vous étiez fidèles aux principes de quiétude dont vous faites profession.

Comme vous vous êtes mis, sans y être aucunement autorisés, à la place de toute la société des quakers, pour être avec vous sur un pied d’égalité, je me vois contraint de me mettre à la place de tous ceux qui approuvent les écrits & les principes contre lesquels vous vous élevez. Je choisis même exprès cette situation singulière, pour que vous soyez plus frappés d’un excès de témérité sur lequel vous vous faites illusion par rapport à vous-mêmes. Car ni vous, ni moi, n’avons de titre au personnage de représentans politiques.

Quand les hommes ont quitté le bon chemin, il n’est pas surprenant qu’ils continuent de s’égarer. Or d’après la manière dont vous avez rédigé votre adresse, il est évident que, réunis pour vous livrer aux matières religieuses, vous êtes bien foibles en politique. Quelque bien, adaptés que vous paroissent vos raisonnemens, ils ne présentent qu’un