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Page:Paine - Théorie et pratique des droits de l homme (1793).djvu/54

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est de s’en occuper le plus promptement & le plus poliment qu’il sera possible[1].

Après avoir traité des constitutions, comme choses distinctes du gouvernement, examinons les parties qui composent une constitution.

Les avis sont plus partagés sur cet objet que sur l’ensemble. Tout homme qui n’est pas courtisan, conviendra avec nous qu’une nation doit avoir une constitution, qui règle la marche de son gouvernement. C’est une vérité assez simple pour que tous les individus y consentent : ce sont les parties intégrantes de tout ce qui fait naître des opinions multipliées.

Cependant il en est de cette difficulté, comme de toutes les autres. Elle diminuera lorsqu’elle sera bien comprise ; la base essentielle, c’est qu’une nation a le droit de se donner une constitution.

Qu’elle exerce ce droit actuel d’une manière raisonnable ou non, ce n’est pas ce qui nous concerne. Elle l’exerce d’après ses lumières, & en continuant d’agir, elle fait disparoître toutes les erreurs.

Lorsque ce droit est reconnu dans une nation, on ne peut craindre qu’elle en use d’une manière

  1. En Angleterre, l’agriculture, les arts utiles, les manufactures & le commerce ont été perfectionnés contre l’esprit du gouvernement, qui est de se modeler sur des exemples antérieurs. Leurs progrès sont le fruit de la hardiesse & de l’industrie des individus, ainsi que de leur association, & le gouvernement n’a pris aucune part à leurs efforts. En méditant ou en exécutant des projets favorables à leurs efforts, personne ne songeoit au gouvernement, ni aux partis de la cour & de l’opposition ; & tout ce qu’on pouvoit espérer à l’égard de l’administration, c’étoît de n’avoir rien à démêler avec elle. Trois ou quatre feuilles ministérielles insultent continuellement au progrès de l’industrie nationale, en les attribuant à un ministre. Elles ne mentiroient pas davantage, en attribuant mon ouvrage à un de ces messieurs.