Aller au contenu

Page:Paine - Théorie et pratique des droits de l homme (1793).djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(62)

L’autorité souveraine, dans tout pays, est de faire les loix & tout le reste ne peut être que département officiel.

Après l’ordre des principes & l’organisation des diverses parties d’une constitution, le point le plus important à déterminer, c’est le salaire des personnes à qui la nation confie l’exercice des pouvoirs constitutionnels.

Une nation n’a aucun droit de se servir gratuitement du temps & des services de personne, dans quelque département qu’elle l’emploie. Et il n’y a pas non plus de raison, pour priver les parties d’un gouvernement, d’un juste salaire, quand on en détermine pour d’autres.

Mais en admettant que l’honneur d’être chargé d’une partie du gouvernement, soit une récompense suffisante, il doit être considéré pour chacun de la même manière. Si les membres de la législature d’un pays sont obligés de faire leur service à leurs dépens, ce qu’on appelle le département exécutif, monarchique ou autre, doit faire son service de la manière. Il est déraisonnable de payer l’un, & d’accepter les services de l’autre gratis.

En Amérique on a pourvu décemment au salaire de chaque partie du gouvernement ; mais aucune n’est payée avec extravagance. Chaque membre du congrès & des assemblées reçoit un dédommagement proportionné à ses dépenses ; tandis qu’en Angleterre, on prodigue tout au soutien d’une partie du gouvernement, & l’on ne fait rien pour l’autre ; ce qui fait naturellement que l’on donne à l’un les moyens de corrompre, & que l’autre est mise à même d’être corrompue. Un quart & moins de cette dépense, appliquée comme l’Amérique, en montre l’exemple, remédieroit, en grande partie, à cette corruption.

Une autre réforme dans les constitutions améri-