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Page:Paine - Théorie et pratique des droits de l homme (1793).djvu/92

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c’est peut-être un fait qui n’a point d’exemple dans l’histoire des finances.

Voilà un des effets résultans d’une chambre législative, formée d’après une combinaison d’intérêts communs à ceux qui la composent ; car ils ont beau être d’un parti différent, & divisés de principes politiques, ils se réunissent toujours en ce point ; qu’une agrégation quelconque travaille à augmenter le prix d’une marchandise, ou le taux des salaires, ou qu’elle cherche à rejetter le fardeau des taxes sur une autre classe de la société, le principe & l’effet sont les mêmes, & si l’une de ces tentatives est illégale, il seroit difficile de prouver que l’autre doive être soufferte.

Il est inutile d’objecter que les taxes sont originairement proposées dans la chambre des communes ; puisque l’autre chambre a toujours son veto, elle peut toujours se défendre. Et il seroit ridicule de supposer que la chambre des communes lui présentât des bils de cette nature, à moins d’être assurée d’avance de son assentiment. D’ailleurs elle s’est procurée tant d’influence par le trafic des élections, les parens des nobles & leurs amis sont en si grand nombre dans l’un, & l’autre parti de la chambre des communes, qu’elle a, autre son veto absolu dans son enceinte, la prépondérance dans la chambre basse, toutes les fois qu’il s’agit de l’intérêt commun de ses membres.

Il n’est pas aisé de découvrir ce qu’on entend par la classe des propriétaires, si cette expression ne signifie pas une ligue aristocratique de possesseurs de terres qui opposent leur intérêt pécuniaire à celui des fermiers & à toutes les branches du commerce & de l’industrie ; sous tout autre point de vue, c’est la seule classe qui n’a pas besoin d’une protection particulière. Elle jouit de celle du monde entier. Tout individu, dans quelque rang qu’il soit placé,