Aller au contenu

Page:Palissy - Oeuvres complètes (P. A. Cap, 1844).djvu/46

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
XXXVIII

sible nous semble avoir entraîné trop loin les deux savants éditeurs. Un passage de la Recepte véritable leur ayant paru indiquer que Palissy avait, avant 1563, publié un premier ouvrage, dont il ne donne d’ailleurs ni le titre ni la date, Faujas et Gobet s’efforcèrent de découvrir cet écrit, et crurent l’avoir rencontré dans un opuscule pseudonyme publié à Lyon, en 1557, sous le nom de Pierre Braillier, et ils n’hésitèrent pas à l’insérer dans leur édition. Bien que nous ne puissions admettre leurs arguments à ce sujet, nous avons cru devoir réimprimer cet opuscule sous la forme d’Appendice[1], afin que notre édition ne parût pas moins complète que la précédente, et aussi pour que le public fût appelé à décider entre l’opinion des deux savants éditeurs et la nôtre.

Nous avons d’ailleurs un autre reproche à faire à l’édition de 1777 : c’est d’avoir complètement interverti l’ordre des divers traités dont se composent les œuvres authentiques de Palissy. Cette interversion dans l’ordre chronologique a non-seulement pour résultat d’empêcher le lecteur de suivre le développement progressif des idées de l’auteur, mais aussi de présenter en seconde ligne des opinions, des systèmes qu’il a modifiés avec le temps, en sorte que la rectification précède partout la théorie primitive. Enfin, Faujas de Saint-Fond et Gobet, tout en blâmant l’éditeur de 1636 de quelques altérations qu’il avait fait subir au texte original, ont aussi fait quelques sacrifices aux opinions dominantes de l’époque. Nous n’avons pas besoin de dire que tous les passages supprimés ou altérés ont été scrupuleusement rétablis dans notre édition, la seule exactement conforme à celles publiées du vivant de l’auteur.

La destinée des ouvrages de Palissy, et par conséquent celle de sa gloire, ont été soumises à de singulières alternatives. Son nom eut peu de retentissement pendant sa vie. Oublié après sa mort, pendant un demi siècle, il fut réhabilité, d’une manière assez maladroite, dans l’édition du libraire Fouët. Dans le siècle suivant, il devint, de la part de Voltaire, l’objet de quelques plaisanteries qui montrèrent uniquement la faiblesse de leur auteur sur les questions de Physique du globe. Vers la fin du même siècle, Fontenelle, Buffon, Rouelle,

  1. V. Appendice.