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Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 1.djvu/101

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et allaient nous lapider ; mais je parvins à les apaiser, en grondant vertement le pauvre homme, que je renvoyai à la barque.

À cinq lieues plus haut, le fleuve forme à droite une branche qui court au sud-est et va baigner les murs de Nophaburi. Un peu au dessus de cet embranchement est située une petite ville toute chinoise, où il y a une fabrique d’arak ou eau-de-vie de riz. Six lieues plus haut se trouve Mûang-In, ville siamoise et lao de 4,000 âmes, siége d’un gouverneur ; elle est d’une longueur interminable, mais les habitations sont assez clairsemées parmi les touffes de bambous ; on y cultive le riz, le bétel, le coton et la canne à sucre.

À partir de là, les rivages sont garnis de bambous sauvages ; le terrain change d’aspect ; il est mêlé de grains de mine de fer en quantité ; au lieu de bancs de sable, on ne rencontre que des bancs de cailloux ; les pélicans nagent par troupes dans le fleuve, qui devient plus rapide ; on aperçoit à trois ou quatre lieues les collines des Trois-Rois, qui terminent la grande plaine de Siam ; elles sont bien boisées et abondent en gros arbres résineux, qui fournissent le goudron dont on fait les torches.

Après avoir remonté dix lieues au dessus de