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Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 1.djvu/106

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Bangkok, dit-il, pour deux ou trois mois ; attendez mon retour, et je vous emmènerai avec moi dans mes États ; je vous donnerai une pagode, et vous nous prêcherez la religion des farangs (la religion des chrétiens). » Je lui fis mes remerciements, et nous nous quittâmes en nous donnant une poignée de main comme deux bons amis.

Cependant mes gens, qui étaient déjà fort ennuyés, apprenant qu’il fallait attendre là deux ou trois mois, se mutinèrent et me déclarèrent formellement qu’ils ne voulaient pas rester ni même continuer le voyage, de sorte que je fus obligé de renoncer à mes projets, et le lendemain matin nous redescendîmes la rivière. Le 7 février 1834, nous étions de retour à Mûang-Phrom. Là, mes gens profitant de l’occasion d’une barque chrétienne, s’en retournèrent à Bangkok. Je ne gardai avec moi qu’un jeune homme de bonne volonté ; je confiai ma barque aux Lao, avec qui j’avais fait connaissance en venant ; on chargea mes effets sur des bœufs, et, nous dirigeant à l’est à travers la plaine, nous vînmes coucher dans une salle au milieu de la plaine. Le lendemain, nous arrivâmes au pied des montagnes, et j’allai m’installer dans la maison du chef d’un village lao qui me reçut vo-