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Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 1.djvu/154

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de poisson ; d’après le goût des indigènes, c’est un légume excellent qui l’emporte sur tous les autres. Le bambou a la propriété de se fendre en lames aussi minces qu’on veut ; de là vient qu’on l’emploie à faire des nattes, des corbeilles, des tamis, des petites boîtes, des filets, des claies, etc. Il y a bien des espèces de bambous : quelques-uns n’ont pas d’épines, d’autres sont petits comme le doigt. Il y en a dont les nœuds sont à la distance de deux mètres l’un de l’autre, on pourrait en faire des tuyaux, des pompes et même des orgues ; on en trouve de tout petits qui sont naturellement marbrés, ceux-ci sont recherchés comme tuyaux de pipes. Les bambous sauvages ont cela de particulier, qu’au bout de douze ou quinze ans ils se couvrent de fleurs, produisent des grains semblables au riz, puis se dessèchent et meurent ; on va faire la récolte de ces grains, qui sont aussi estimés que le riz lui-même ; les grains qui échappent servent à la reproduction des bambous.

Après le bambou, c’est le rotin qui est le plus employé dans les usages domestiques. C’est une plante dont les feuilles sont armées d’épines formidables, aussi sert-elle souvent de haie dans les jardins ; sa longue tige s’enlace avec les grands