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Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 1.djvu/164

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et, à l’aide de coussins, peut prendre une posture assez commode. Sur cette monture, on éprouve une sorte de balancement qui fatigue un peu les premières fois, mais on y est bientôt accoutumé.

On a fait croire que les Siamois honoraient l’éléphant blanc comme un Dieu ; c’est une erreur, puisque les Siamois ne reconnaissent aucun dieu, pas même Buddha, qu’ils ne regardent que comme leur docteur et leur maître en religion. Mais comme, d’après leur système de métempsycose, les Buddhas dans leurs générations seront nécessairement singes blancs, moineaux blancs, éléphans blancs, ils ont de grands égards pour tous les animaux albinos et surtout pour l’éléphant blanc. Ils croient qu’il est animé par quelque héros ou grand roi qui deviendra un jour Buddha, et qu’il porte bonheur au pays qui le possède. De là vient que, dès les anciens temps, les rois de Siam ont toujours fait rechercher les éléphants blancs et les ont traités avec beaucoup d’honneur. Quand un roi tributaire ou quelque gouverneur de province a fait la découverte et la capture d’un éléphant blanc, de suite l’ordre est expédié de lui faire un beau chemin à travers les forêts ; une fois qu’il est parvenu au bord du fleuve, on lui prépare un vaste