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Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 1.djvu/173

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troupe ; on en compte quelquefois cent sur un seul arbre ; ils font mine de n’avoir pas peur ; mais si vous leur tirez un coup de fusil, ils jettent un cri tous en même temps, sautent d’arbre en arbre et disparaissent bien vite.

L’écureuil est très-commun, surtout dans les jardins ; il saute d’un cocotier à l’autre, fait un trou dans les cocos tendres et en boit toute l’eau ; c’est en vain que les Siamois lui lancent des balles de terre avec un arc, il est si leste qu’il leur échappe en un clin d’œil pour revenir bientôt à la charge. L’écureuil blanc est plus rare et cause bien moins de dégâts ; celui-ci aime à venir fureter dans les maisons et ne monte jamais sur les cocotiers. Il en est encore une autre espèce qu’on appelle écureuil volant, non pas qu’il ait des ailes, mais le développement de la peau des flancs forme chez lui une sorte de parachute au moyen duquel il se soutient quand il saute d’un arbre à l’autre.

Sur les bords des rivières et des canaux il y a beaucoup de loutres, dont la peau est très-recherchée par les Chinois. Voici le moyen qu’on prend pour en tuer un grand nombre. On se procure une jeune loutre qu’on emporte en cage à la tête de la barque ; on ne lui donne pas de poisson à manger ;