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à former mille petits canaux laissés libres pour la circulation. Enfin les eaux commencent à baisser chaque jour un peu jusqu’à ce que le fleuve rentre dans son lit et reprenne son niveau ordinaire. Une chose qui paraîtra bien extraordinaire, c’est que la partie basse de la plaine, à douze lieues de la mer, n’est jamais inondée, tandis que la partie supérieure reste submergée pendant plusieurs mois. J’ai tâché de me rendre compte de ce phénomène, et je ne vois pas d’autre manière de l’expliquer qu’en l’attribuant à l’effet des marées. Car, quand la marée monte, elle repousse les eaux par une force irrésistible, et, dès que la marée descend, ces eaux se précipitent dans le lit du fleuve ou des canaux que la marée leur laisse libre, de manière que l’écoulement ayant lieu par le lit du fleuve ou des canaux, à mesure que les eaux supérieures descendent, elles prennent cette même direction d’écoulement sans avoir le temps de se répandre dans la partie basse de la plaine.

De temps en temps il y a des années où les pluies sont bien moins abondantes que de coutume ; alors le fleuve n’inonde qu’une partie de la plaine ; toutes les rizières où l’eau n’arrive pas sont perdues, parce que la plante du riz se dessèche et meurt