Aller au contenu

Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 1.djvu/238

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 222 —

ivresse ne tardent pas à se faire sentir ; on se trouve comme transporté dans un pays magique ; on éprouve un demi-sommeil avec des rêves enchanteurs et voluptueux ; et voilà ce qui inspire tant de goût pour l’usage d’une substance si funeste.

Quelques-uns parmi les Thai plantent du chanvre, en cueillent les feuilles et les fument en guise de tabac. Cette plante a des effets un peu analogues à ceux de l’opium, car elle enivre et procure des rêves fantastisques ; il paraît que c’est l’impossibilité de se procurer l’opium qui fait recourir ces gens-là aux feuilles de chanvre, lesquelles, heureusement, n’ont pas des résultats aussi funestes.

L’usage du tabac est général à Siam. Les petits garçons se mettent à fumer dès l’âge de cinq à six ans ; les filles et les femmes ne fument pas, mais mâchent le tabac avec l’arec. Les cigares dont on fait usage sont du tabac très-fin, roulé dans des feuilles de bananier ou dans la pellicule mince des feuilles de palmier. La majeure partie des gens de distinction fument dans une petite pipe métallique à long tuyau. La plupart des Chinois et bon nombre de Thai font usage du tabac rouge découpé extrêmement fin et préparé avec de l’huile