Aller au contenu

Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 1.djvu/281

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 261 —

a la faculté de choisir son successeur. À la mort de son père, le prince qui est déclaré roi est amené en grande pompe au palais ; il va laver le corps du roi défunt, après quoi les autres princes et tous les mandarins lui font serment de fidélité. La formule du serment contient les imprécations les plus terribles contre les traîtres ; elle est lue, au nom de tous, par le premier ministre, et ensuite chacun va boire un peu d’une eau qui est dans un grand bassin d’or, sur laquelle les bonzes ont récité des formules imprécatoires et dans laquelle on a plongé le cimeterre du roi. Au jour fixé pour le couronnement, toutes les maisons sont illuminées par des lanternes et ont, en dehors de la porte, un petit autel garni de riches soieries, de fleurs, de cierges, miroirs et cassolettes où l’on brûle des parfums ; on se livre à la joie, aux jeux et aux comédies. Cependant le chef des astrologues trace les noms du nouveau roi sur une feuille d’or, l’arrose de parfums, la roule, la met dans un tube d’or qu’on renferme dans une boîte d’argent incrustée d’or ; alors neuf mandarins, tenant chacun un chandelier à trois bougies, font neuf fois le tour de cette boîte en balançant leurs chandeliers après quoi, les brames ou astrologues font retentir leur conque,