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Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 1.djvu/322

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Chaque mandarin a un catalogue très-exact de tous les sujets qui relèvent de lui ; mais dans les dénombrements jamais on ne fait mention, ni des femmes, ni des enfants, ni des vieillards ; on ne compte que les hommes depuis l’âge de vingt ans jusqu’à soixante-dix. Si vous demandez à quelqu’un : Combien y a-t-il de monde dans cette ville ? Il vous répondra : qu’il y a six cents hommes, et dans le fait, il y a plus de trois mille habitants ; c’est ce qui fait qu’il est si difficile de connaître, au juste, la population du royaume de Siam, d’autant plus que tous les recensements particuliers sont envoyés à un grand madarin, qui est chargé de les garder sans pouvoir les communiquer à personne, si ce n’est au roi et aux ministres.

Le gouvernement Thai a bien peu de rapports politiques avec les nations voisines, si ce n’est avec la Chine ; car il y envoie tous les trois ans des ambassadeurs avec des présents pour l’empereur de la Chine, que le roi de Siam appelle son frère ainé ; de son côté, l’emperèur répond par une lettre et des présents, mais n’envoie jamais d’ambassadeurs à Siam. Les relations des Thai avec les Anglais de Syngapore sont purement commerciales, et toutes les fois que les Anglais ont fait des