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Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 1.djvu/379

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esclaves ; lakhana-phua-mia, code conjugal ; lakhana-ku-jûm, qui traite des contrats et des dettes ; lakhana-vivàt, des disputes et procès ; lakhana-moradok, des héritages, et lakhana-bet-set qui traite de diverses matières. J’ai lu tout le code des lois, elles m’ont paru en général très-sages conformes à la loi naturelle et bien appropriées au caractère et aux mœurs de la nation pour laquelle elles ont été faites. On prétend que ce code de lois, pour le fond, est à peu près le même que celui du fameux Manu, législateur indien ; il a été réformé et amplifié à plusieurs reprises, et surtout dans les temps modernes. Le roi doit toujours avoir le code dans sa chambre, et s’en faire lire tous les jours quelques pages. Tous les grands juges et les gouverneurs de province sont obligés d’en avoir un exemplaire mais cela n’empêche pas que les lois ne sont guère suivies, comme on peut en juger par cet exemple-ci : la loi dit : « Tout procès doit être terminé en trois jours, » et cependant les juges les font durer de deux à trois ans.

Il y a trois sortes de tribunaux pour rendre la justice, celui des gouverneurs, celui des princes et celui du roi. Le gouverneur tient ses séances tous les jours dans une grande salle à portée de sa ré-