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Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 1.djvu/382

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rûàng-rao qu’il porte à l’un des chefs du tribunal. À l’instant même on envoie des satellites pour attacher le cou de l’accusé avec une espèce de mouchoir blanc, et on l’emmène au thim ou prison provisoire ; là on le met aux fers, à moins qu’il ne paie pour en être exempt. Tout le temps qu’il restera dans le thim, les parents doivent lui apporter à manger, et encore faut-il à chaque fois donner la pièce au gardien. On mène l’accusé devant les juges qui tiennent séance, on lit l’acte d’accusation, puis on interroge les témoins, après leur avoir fait prêter serment. (À Siam le serment consiste en imprécations horribles contre soi-même, si l’on ne dit pas la vérité.) L’accusé a droit de faire éliminer certains témoins pour des motifs de parenté ou autres prévus par les lois ; il peut aussi produire des témoins à sa décharge autant qu’il peut en trouver. Les dépositions étant écrites, on les scelle avec de la cire dans laquelle les parties impriment leur ongle, et les débats sont remis aux jours suivants. S’il arrivait que l’accusateur fût reconnu comme ayant calomnié son adversaire, il serait condamné à faire une compensation à la partie lésée, et à payer tous les frais du procès. Si l’accusation était pour cause de vol, on ferait admi-