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Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/144

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aux sorciers ; le mal empirait, sa vie paraissait désespérée. Sur l’avis d’un néophyte, ils prièrent un missionnaire de voir ce petit moribond, et lui promirent que, s’il guérissait, ils consentiraient volontiers qu’il fût instruit et baptisé. Le missionnaire, attiré par cette promesse, alla réciter sur le malade le commencementde l’évangile de saint Jean. À peine eut--il prononcé ces paroles : Et verbum caro factum est, que le mourant ouvrit les yeux et regarda les assistants en souriant. Le père et la mère, frappés de cette prompte guérison, qu’on peut bien appeler miraculeuse, se jetèrent aux pieds du missionnaire et protestèrent qu’ils voulaient se faire chrétiens. Quatre autres personnes, qui étaient parentes, firent la même protestation, et ils furent en effet baptisés tous sept, dès qu’on les eût instruits. Ce fait est traduit exactement d’une lettre de monseigneur de Bérythe, écrite de Siam dans le mois de février 1664. Cet événement était tout récent, et un évêque de son caractère n’aurait eu garde de l’écrire et de le rendre public, s’il n’avait été constant et bien prouvé.

Le nombre des élèves était si grand qu’on manquait de logement pour les placer et de maîtres