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Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/234

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faire à Dieu le sacrifice de leur vie, les disposa à recevoir l’absolution qu’il leur donna, et se retira avec M. Alary pour se confesser mutuellement, autant que le temps pouvait le leur permettre. Il fallut abréger, car le feu que les ennemis avaient mis aux maisons voisines était déjà près d’eux. M. Alary prit le peu d’argent qu’on lui avait envoyé de Siam pour son viatique, le cacha à côté d’un arbre à l’écart, pour l’y retrouver après l’incendie. Il appela en même temps un domestique et lui dit de le suivre dans les bois et de prendre son fusil pour se défendre contre les tigres.

En même temps qu’il l’appelait du bas de l’escalier, il s’aperçut que les ennemis s’en étaient déjà emparé, et qu’ils s’avançaient vers lui avec des lances et des flambeaux, soit pour mettre le feu à la maison, soit pour y voir à conduire leurs pas, car il n’était pas encore jour. Il renonça pour lors à la fuite, et, voyant qu’il n’y avait plus moyen d'échapper, il s’avança vers le premier qui se présenta, et, ayant avec lui un domestique qui connaissait sa langue, il dit à ce soldat qu’il ne voulait pas se battre. Le soldat n’avança pas sa lance, mais se contenta de lui demander son chapeau qu’il lui donna sur-le-champ. Ceux qui le suivaient ne fu-