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Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/283

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plus que les fers aux pieds. On les conduisit ainsi devant le tribunal du premier mandarin du royaume, qui exigea que les principaux d’entre les chrétiens fissent un écrit par lequel ils s’obligeraient à répondre d’eux, c’est-à-dire à se faire cautions, sur leur propre vie, qu’ils ne fuiraient pas et qu’ils n’entreprendraient rien contre le royaume. Cet écrit fut fait par les chrétiens sans aucune difficulté. Le mandarin avait fait aussi rédiger un autre écrit au nom de l’évêque et des missionnaires mais comme il y avait inséré qu’ils promettaient de se corriger, de ne pas retomber dans la même faute, de ne plus détourner les chrétiens de boire l’eau du serment et de ne rien faire contre les coutumes du royaume, lorsqu’on leur communiqua cet écrit, ils déclarèrent qu’ils ne pouvaient souscrire aux clauses qui intéressaient la religion mais que, ces clauses exceptées, ils promettaient de ne rien faire, contre les intérêts du roi ou du royaume. On les renvoya en leur disant qu’on penserait à ce qu’il y aurait à faire làdessus. Cependant on ne les reconduisit pas en prison, mais on leur fit passer la nuit du 14 au 15 dans un hangar, hors du palais, avec quelques personnes qui les gardaient.