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Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/289

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des aumôniers de vaisseaux portugais ou quelques franciscains, qui passaient par leur ville, pour leur enseigner les vérités de la religion chrétienne ; mais ils étaient très-bien disposés et remplis de zèle, enchantés de voir des missionnaires faire leur résidence au milieu d’eux, ce qu’ils n’avaient pas encore eu le bonheur d’obtenir jusque-là.

Depuis plusieurs années, le roi de Siam vexait extraordinairement ses sujets et les étrangers qui demeuraient dans son royaume ou allaient y faire le commerce. Dans l’année 1781, presque tous les Chinois qui y trafiquaient, avaient été obligés de cesser leur commerce. En 1782, les vexations de ce prince, plus qu’à demi fou, furent encore plus fréquentes et plus cruelles qu’auparavant ; il faisait emprisonner, mettre aux fers, rouer de coups, suivant son caprice, tantôt sa femme, tantôt son fils, héritier présomptif, tantôt ses premiers officiers. Il voulait obliger les uns à avouer des crimes dont ils étaient innocents, afin de les condamner ensuite à lui payer une amende qui était au dessus de leurs moyens ; il voulait forcer d’autres à accuser injustement tel ou tel, qui étaient riches, afin de pouvoir aussi les condamner à de grosses amendes à son profit. Deux mandarins