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Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/394

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cepté son offre, des deux mille écus qui lui étaient restés, il acheta une barque, des vivres et des habits pour lui et pour son compagnon.

Leur navigation fut heureuse lorsqu’ils n’eurent plus rien à perdre ; ils arrivèrent à Juthia sans mauvaise rencontre, et ils eurent le plaisir d’y raconter leurs aventures, l’ambassadeur à ses parents, et M. Constance à ses amis.

Le Siamois ne fut pas ingrat des secours qu’il avait reçus du Grec. Il n’eut pas plus tôt rendu compte de sa négociation au barcalon, qu’il lui parla de son bienfaiteur et lui raconta en détail les obligations qu’il lui avait. Il en dit tant de bien, que ce ministre, qui était lui-même un homme d’esprit, et qui aimait les honnêtes gens, eut la curiosité de le connaître. Il ne l’eut pas plus tôt vu qu’il en fut charmé, et qu’il prit la résolution de s’en servir. Ensuite, l’expérience qu’il fit de son habileté en plusieurs affaires et la probité qu’il trouva en lui, le lui firent regarder comme un homme que le roi devait s’attacher.

Le feu roi de Siam, de l’aveu de tous ceux qui ont voyagé dans les Indes, était un des princes les plus éclairés de l’Orient, qui se connaissait le mieux en habiles gens, et qui en faisait le plus de