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Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/414

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quelques-uns de ses meilleurs officiers, il se mit en chemin pour Louvô où était la cour. Mais, malheureusement pour M. Constance, le général passant à Juthia, trouva des gens qui le détournèrent de poursuivre son entreprise, l’assurant que le roi était mort, que le ministre était perdu, et que Pitraxa était le maître. Sur ces représentations, M. Desfarges retourna à Bangkok, et fut tellement persuadé qu’il y devait demeurer, que tout ce qu’on lui put dire depuis, pour l’engager à renouer l’affaire, fut inutile et sans effet. Il en envoya faire excuse à M. Constance, le priant de considérer que parmi les bruits qui couraient de la mort du roi de Siam, il ne pouvait prudemment tirer ses troupes de la place pour les occuper ailleurs. Il lui fit offrir en même temps une retraite pour lui et pour sa famille parmi les Français de Bangkok.

Dans l’extrémité où se trouvait ce ministre qui voyait la nuée prête à crever, c’était l’unique parti qu’il avait à prendre, s’il n’eût regardé que lui-même. Mais, outre le bien de la religion qu’il crut devoir préférer au sien propre, cette grande âme trouva de l’ingratitude à abandonner le roi son maître à la discrétion de ses ennemis, dans un état