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Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/422

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autres furent mis en prison à leur arrivée à Louvô.

De cette persécution particulière contre les Français fugitifs, insensiblement les infidèles passèrent à une plus générale contre tous les chrétiens de Siam, surtout, lorsqu’on leur eut appris que M. Desfarges était en chemin pour verir trouver Pitraxa ; car, depuis ce temps-là, ce tyran s’abandonnant aux défiances que donnent le crime et l’ambition, crut qu’il pouvait ne plus garder ni ménagements ni mesures avec ceux qu’il haïssait. Sa haine contre les chrétiens avait été quelque temps suspendue par un reste de considération qu’il avait encore pour les Français ; mais il n’eut pas plus tôt appris la déférence de leur général aux ordres qu’il lui avait envoyés, que, commençant à ne plus rien craindre, il n’épargna personne.

Comme la prison de M. Constance était dans l’enceinte du palais, on ne connaît pas le détail de tout ce qu’on lui fit endurer. Les uns disent que, pour lui faire avouer les crimes dont on l’accusait, on lui avait brûlé la plante des pieds ; d’autres, qu’on lui avait serré les tempes avec un cercle de fer. Ce qui est bien sûr, c’est qu’il fut gardé da~s une prison faite de pieux, chargé de trois pesantes chaînes et manquant de toutes les choses les plus