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Page:Parigot - Le Drame d’Alexandre Dumas, 1899.djvu/159

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LE DRAME NATIONAL ET « HENRI III ».

Et nul n’ira chercher, s’il s’amuse à vos fêtes,
Qui vous étiez, sir James, en voyant qui vous êtes.
Tout vous convient-il ? — Tout. — C’est donc fait. — Je conclus.
— Moi, je paye : à présent tu ne t’appartiens plus[1].

Qui se serait douté que don César de Bazan, costumé à l’espagnole, avec

Sa cape en dents de scie et ses bas en spirale[2],


descendait de Shakespeare par Casimir Delavigne[3] ?

Le créateur du drame national, symbolique et social est manifestement à court de moyens scéniques. De sujets dramatiques il n’est pas très riche non plus. Je ne parle, cela s’entend, que de ses œuvres représentées. Les autres ne nous sauraient intéresser ici[4]. Au moment

  1. Les Enfants d’Edouard, II, iii, p. 337.
  2. Ruy Blas, I, sc. ii, p. 94.
  3. Le Roi Richard III, IV, sc. ii, p. 219. « Je connais un gentilhomme mécontent, dont les humbles moyens ne sont pas en rapport avec son orgueil : l’or vaudrait auprès de lui vingt orateurs, et le pousserait incontestablement à entreprendre quelque chose que ce fût. » Et ibid., p. 220. Mais la scène de Shakespeare est rapide. Il semble que Casimir Delavigne y ait mêlé le souvenir de Falstaff. Hugo en fait un « bandit », un « gueux », un picaro.
    Ajouterai-je qu’on retrouve dans Ruy Blas (IV, i, 182) le page d'Henri III et sa Cour et de Don Carlos (voir plus haut, p. 99).

    Cours, mon bon petit page, as-tu bien tout compris ?…


    que la duègne (IV, sc. iv, pp. 197 sqq) est une doublure de celle de la Tour de Nesle (I, tabl. i, sc. iii, pp. 10 sqq), laquelle est extraite de la Chronique du règne de Charles IX, ch. xiv, p. 221, où Dumas, il faut le dire, a trouvé exactement la situation qu’il mettait en scène : deux frères et un rendez-vous de nuit… N’oublions pas le prototype : Macette.

  4. Voir Ernest Dupuy, Victor Hugo ; l’homme et le poète ; l’inspiration dramatique, ch. i, ii, iii, pp. 133-175, surtout le chapitre iii. C’est une étude excellente et d’un vrai poète qui aime, comprend, et sent le poète. L’auteur en vient d’ailleurs, avec