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Page:Parigot - Le Drame d’Alexandre Dumas, 1899.djvu/162

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LE DRAME D’ALEXANDRE DUMAS.

de rapport, restent le sujet et le dessin général de Catherine Howard, à défaut de l’exécution dramatique. Le manteau de Rodolphe trahit Catarina, comme la toque d’Ethelwood dénonce Catherine[1] ; le roi Henri et le podestat sont deux sires de Barbe-Bleue ; Homodéi joue une partie du rôle d’Ethelwood ; et pour les narcotiques, nous savons que Roméo les a fournis. Victor Hugo ouvre et ferme sa pièce avec une a clef fatale » ; Dumas, toujours prodigue, en a deux[2].

Qu’est-ce à dire ? Que le théâtre de Victor Hugo n’existe que par les vers, et en dehors de la scène ; que les plus beaux sont dans les Burgraves[3] et ne sont pas dans un drame, et qu’il y parut bien, au premier soir ; et qu’enfin, même si Henri III fût venu après Hernani, il n’en eût guère profité. Dumas ne doit rien à son heureux rival, ou presque rien, hormis quelques traits d’Antony que Didier a pu inspirer, et qui ne sont pas essentiels, et peut-être aussi un médiocre soin de la morale courante, avec je ne sais quel plaisir de la violenter, — si cette joie et ce dédain n’étaient pas d’ailleurs fort congruents à sa complexion et à son éducation[4]. Il avait vu qu’après Marion de


    pp. 371 sqq.), après qu’il est évident que tous ces événements naturels et ces théories sociales aboutissent à nous faire paraître le « pauvre cœur gonflé » de la courtisane édifiante et loquace.

  1. Angelo, journée II, sc. v, p. 325. Cf. Catherine Howard, IV, tabl. vi, p. 289.
  2. Angelo, journée I, sc. vii, pp. 299 sqq. Cf. Catherine Howard, III, tabl. v, sc. vi, p. 276. « Tu as oublié, Catherine, qu’il y avait deux clefs… »
  3. On trouverait peut-être dans l’épilogue de Christine l’idée, ou plutôt le germe théâtral des Burgraves, l’antithèse de Christine et de Sentinelli, tous deux blanchis par l’âge, tels Job et Guanhumara, et tous deux chargés du remords de l’homicide.
  4. Signalons toutefois une réminiscence de Marion de Lorme, II, sc. i, pp. 212-215. Cf. Christine, I, sc. i, pp. 212-213 ; sans