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Page:Parigot - Le Drame d’Alexandre Dumas, 1899.djvu/394

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LE DRAME D’ALEXANDRE DUMAS.

même MM. Meilhac et Halévy, qui par leurs fines railleries, n’ont pas peu contribué à le démoder[1]. Il me plaît d’entendre Piquillo, dans le cachot des maris récalcitrants, s’écrier : « Femme de toutes les voluptés[2] ! » et cet acte de la prison est une impayable parodie de celui de la Tour de Nesle. Je me réjouis du roi Ménélas imitant son ancêtre Louis le Hutin[3], et les exclamations d’Antony : « Adèle ! mon Adèle ! » font un plaisant écho dans la Cigale[4]. Et j’aime aussi la Belle Hélène qui craint pour sa réputation[5], comme la duchesse de Guise, sans compter la Grande-Duchesse qui élève Fritz jusqu’au grade de général, aussi lestement qu’un Henri III anoblit un Saint-Mégrin[6]. Cette ironie me délecte par sa qualité, et par ce qu’elle dénote d’ingratitude. Pendant que MM. Meilhac et Halévy s’amusent de la phraséologie de Dumas, ils recueillent les situations de ses drames, et au besoin les personnages. La Cigale même, je la reconnais. Cigale ressemble fort à la Ketty de Kean et à Rose de Noël des Mohicans de Paris. Quant à Fanny Lear, vous en trouverez le sujet et les scènes principales dans Paul Jones, drame en cinq actes et en prose d’Alexandre Dumas père, remis au goût du jour par MM. Meilhac et Halévy. La marquise d’Auvray, qui a commis une faute, pour sauver son bon renom chambre son

  1. Voir plus haut, p. 319, n. 3, et p. 320, n. 1.
  2. La Périchole, III, sc. iv sqq., pp. 82 sqq. — Citation, p. 84.
  3. Voir plus haut, p. 271, n. 3.
  4. La Cigale, II, sc. ix, p. 81 et passim.
  5. Voir plus haut, p. 320, n. 1. Cf. l’apostrophe sévère, mais juste, de Dumas fils auxf heureux auteurs d’opérette. Préface du Fils naturel (Th., III), p. 21.
  6. La Grande-Duchesse de Gérolstein, I, sc. viii, xi ; et surtout xii, p. 44. « Non, il n’a pas le droit ! » — « Il faut être officier supérieur ! » — « Il faut être noble. — » etc. Cf. Henri III et sa Cour, II, sc. iv, p. 155.