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Page:Paris, Paulin - Commentaire sur la chanson de Roland, I.djvu/11

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lume d’Oxford, M. Michel soumet au lecteur ses doutes sur la lecture d’un assez grand nombre de passages. En représentant la forme matérielle des mots incertains, en proposant d’assembler autrement certains groupes de lettres et de syllabes, il a fourni d’excellents éléments de correction, dont M. Génin a tiré tout le parti possible. Je ne l’en blâmerais pas, s’il avait eu soin de reconnaître le bienfaiteur ; mais on verra que partout notre homme a l’air de retrouver son bien, et que nous lui devons apparemment des actions de grâces quand il veut bien dissimuler la source à laquelle il puise. Cacher les bienfaits reçus, telle est sa maxime favorite. Citons quelque autre exemple : un amateur officieux, pendant un voyage d’Angleterre, avait visité la bibliothèque Bodléienne d’Oxford ; il avait reconnu dans le manuscrit du Roncevaux quelques variantes de lecture, qu’il avait transmises à M. Génin. Croira-t-on qu’il n’est pas même indiqué dans le texte critique ? Ces variantes sont, en général, d’une importance fort secondaire ; mais, enfin, elles figurent dans les notules du bas des pages. Et comme il est certain que M. Génin n’a jamais entrevu le manuscrit d’Oxford, et qu’il n’a pas eu d’autre guide que l’édition de M. Michel, il faut qu’un autre ait accepté la commission de relever ces variantes. Établir un texte critique par commissaire ! On ne l’avait pas encore vu. Mais, enfin, quel est le nom, l’autorité de ce commissaire ? Nous l’ignorons, et M. Génin aurait bien fait de ne pas rendre la question indispensable.

Le glossaire et l’index de M. Francisque Michel sont dignes de ses autres ouvrages du même genre. Sans chercher à présenter une explication hasardée des mots dont les auteurs du moyen âge n’éclairent pas le sens exact, il y rassemble l’indication de tous les endroits où chacun de ces mots est employé dans le poëme. Les autres, il les explique à l’aide de citations empruntées en général à des ouvrages inédits. Grâce à cette œuvre de savoir et de patience, le poëme devient intelligible à tous, dans les endroits qui ne semblent pas corrompus ; et l’éditeur, en nous avertissant des difficultés réelles, nous excite à tenter de les résoudre et de pénétrer sur son propre terrain plus avant que lui-même.

Telle donc la première édition de la Chanson de Roncevaux. Sans aucun doute, elle méritait parfaitement d’être considérée comme un excellent texte critique. Appréciation des manuscrits divers, exposition des sources historiques et romanesques, indication des anciennes traductions et imitations, restitution pro-