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Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 1.djvu/43

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à douter de sa parfaite sincérité, et l’on cherchera les motifs d’une pareille dissimulation. Ainsi l’on en viendra, sans trop d’effort, à présumer que cette chronique latine de Nennius était le texte original ou la traduction du livre breton, rapporté du Continent par l’archidiacre d’Oxford. Cette conjecture n’a rien à craindre de l’examen du livre breton conservé sous le titre de Brut y Brennined ; car il est aujourd’hui généralement reconnu, même par les antiquaires bretons que leurs préventions ont entraînés le plus loin des réalités, que cet autre livre n’est que la traduction de l’Historia Britonum de Geoffroy de Monmouth, traduction d’une date relativement récente, au sentiment des meilleurs juges, MM. de Courson et de la Borderie, que j’ai pris soin de consulter. Si pourtant on s’en rapportait au témoignage de William Owen, le principal éditeur de la Myvyrian Archæology of Wales, on aurait conservé jusqu’à la fin du dernier siècle un manuscrit autographe de l’archidiacre d’Oxford, à la fin duquel on lisait : Moi, Gautier, j’ai traduit ce livre du gallois en latin, et, dans ma vieillesse, je l’ai traduit de latin en gallois. Mais n’est-il pas probable qu’il faudrait supprimer le premier membre de cette phrase et se contenter du second : dans ma vieillesse j’ai traduit ce livre du latin en gallois ? On ne devinerait pas autrement pour-