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Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/114

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la fausse genièvre.

s’adressant au roi : « Je suis prêt à soutenir la cause de ma dame, contre le chevalier ou les chevaliers qui oseraient dire qu’elle n’est pas la plus loyale reine du monde, et qu’elle n’a pas été sacrée votre compagne et votre reine. — Chevalier, dit la demoiselle, vous semblez bien mériter d’être reçu à partie, mais nous désirons savoir votre nom. — Mon nom ne fut jamais un secret pour personne j’ai nom Gauvain. — Dieu soit loué, messire Gauvain ! Je n’en suis que plus confiante en mon droit. Vous êtes tellement reconnu prud’homme que vous craindrez de vous parjurer en vous portant le champion de cette femme. Toutefois, comme il y a des renommées trompeuses, sachez-le bien, quiconque osera me contredire sera vaincu et réduit à se confesser foi-mentie. »

Elle va prendre alors par la main Bertolais : « Faites ici, lui dit-elle, votre serment, comme celui qui a tout vu et tout entendu. » Bertolais se met à genoux devant le roi, et défie quiconque essaierait de contredire la parole de la demoiselle. Messire Gauvain le regarde et se détourne en voyant le vieillard qu’on lui oppose. Dodinel le Sauvage, qui se trouvait le plus près du roi, dit à Bertolais : « Sire vassal, est-il vrai que vous entendiez, à votre âge, fournir la bataille ? Honni le chevalier qui se