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Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/180

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jugement de la reine.

« — C’est ce qu’on verra bien, car je suis prêt à montrer la fausseté du jugement, non pas contre un seulement, mais contre les meilleurs chevaliers qui voudront en soutenir la droiture ; et si je ne les force à confesser le parjure, je veux que l’on me pende par la gueule !

« — Oh ! bien, » interrompit alors Keu, « je pardonne à Lancelot l’outrage qu’il vient de me faire. Il est assurément ivre ou en démence, quand il veut seul combattre deux chevaliers.

« — Sire Keu, sire Keu, reprend Lancelot, enflammé de courroux, dites ce qu’il vous plaira : mais apprenez que je suis prêt à défendre la reine, non contre deux, mais bien contre les trois meilleurs chevaliers qui prirent part au jugement. Sachez de plus que, pour le royaume de Bretagne, vous ne devriez pas consentir à être le quatrième. J’espère, sénéchal, que le roi ne s’opposerait pas à vous voir joint aux champions du jugement que j’ai déclaré faux et infâme.

« — À Dieu ne plaise, dit le roi, que trois se réunissent contre un seul, quand il est arrivé si souvent à mes chevaliers de combattre seuls contre trois des autres pays ! »

Mais les barons de Carmelide indignés de voir leur jugement faussé, relevèrent l’appel et