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Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/249

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lancelot du lac.

vit une épaisse fumée : c’était la vapeur dont le val était fermé. Il remonte à cheval, traverse la clôture simulée, et voit bientôt s’élevant à gauche et à droite de belles maisons. Il retourne la tête, la fumée s’était dissipée, mais il lui sembla que la trompeuse muraille de l’entrée le suivait jusqu’à toucher la croupe de son cheval. En avançant encore il arrive devant une porte trop basse et trop étroite pour un cavalier ; il descend donc une seconde fois, laisse le cheval, jette son glaive, détache la guiche de son écu pour le passer au bras gauche ; brandit son épée et, la tête baissée, s’engage dans une allée longue, étroite et assez obscure. Il avance cependant toujours à l’extrémité de l’allée il voit de chaque côté le profil de deux énormes dragons jetant par la gueule de grands flocons de flamme. Deux chaînes scellées dans le mur les arrêtaient par la gorge. « Voilà, se dit Galeschin, de furieuses bêtes ; » Involontairement il fait un mouvement en arrière, pour se prémunir contre leur approche ; mais la honte le retient comme si tout le monde l’eût vu, il se décide à marcher en avant. Les dragons s’élancent pour lui fermer la voie : ils jettent leurs griffes sur l’écu, déchirent à belles dents les mailles du haubert et pénètrent dans les chairs qu’ils entament jusqu’au sang. Le duc ne recule pas : il donne de