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Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/313

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la demoiselle de morgain.

et sa chemise. Quand la demoiselle eut conduit les valets à l’endroit extérieur où ils doivent passer la nuit, elle revient au pavillon de Lancelot et pose à terre les deux cierges, pour que la couche de Lancelot n’en fût plus éclairée. Il ne dormait pas ; il la voit ôter sa robe, ne garder que sa chemise, venir à son lit, lever les draps et se placer à ses côtés : « Eh quoi ! s’écrie-t-il, a-t-on jamais vu demoiselle ou dame prendre ainsi de force un chevalier ? » Et il saute hors du lit. « Ô le plus recréant des chevaliers ! fait-elle ; sur ma vie, vous n’eûtes jamais grain de loyauté : honteuse l’heure où vous vous êtes vanté de délivrer messire Gauvain, puisqu’il suffit d’une simple demoiselle pour vous faire quitter la place. — Dites tout ce que vous voudrez ; le chevalier qui aurait droit d’accuser ma loyauté n’est pas encore né.

« — Nous verrons bien. » Elle essaie de le prendre par le nez et le manque, sa main descend sur le col de la chemise. Lancelot la saisit, pose à terre la demoiselle et l’avertit qu’il se lèvera si elle ne va reposer tranquillement dans un autre lit. « Je veux bien vous promettre une chose. — Laquelle ? — Je vais vous le dire à l’oreille, peut-être on nous écoute ; et si vous me refusiez, vous en auriez grande honte. » Lancelot approche alors