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Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/71

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lancelot du lac.

toute la chasse lui passa sur le corps. Les échelles revinrent, après avoir poursuivi les Saisnes, jusqu’aux abords de la tour, et la reine fut alors avertie que le roi Ydier n’avait pas reparu. Elle sortit aussitôt avec ses dames, parcourut le champ de bataille et découvrit enfin le bon roi qu’elle fit lever doucement par ses dames et transporter dans ses chambres. Là, les mires visitèrent ses plaies et parvinrent à les fermer mais, à partir de ce jour, Ydier ne put remonter à cheval et montrer sa grande prouesse[1].

Dans cette journée, les Saisnes et les Irois avaient perdu tant de leurs meilleurs chevaliers qu’ils n’osèrent de longtemps renouveler leurs attaques. Les Bretons transportèrent leur camp de l’autre côté du fleuve, et cernèrent la Roche d’aussi près que pouvait le permettre la pluie de flèches et de carreaux que les assiégés ne cessaient d’entretenir, du haut de leurs créneaux et de leurs murs.

  1. Remarquons que ce brave Ydier est roi de Cornouailles, pays qui, suivant le roman de Tristan, ne produisit jamais de bons chevaliers. C’est une preuve d’ailleurs surabondante de l’absence primitive de tout lien entre les traditions de la cour d’Artus et la Tristaneïde.