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Page:Parny - Poésies érotiques, 1778.djvu/57

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Lorsque mes mains tâcheront d’essuyer
Tes yeux fixés sur ma paisible couche,
Et que mon cœur s’échappant sur ma bouche
De tes baisers recevra le dernier ;
Je ne veux point qu’une pompe indiscrète
Vienne trahir ma douce obscurité,
Ni qu’un airain à grand bruit agité
Annonce à tous le convoi qui s’apprête.
Dans mon azile, heureux & méconnu,
Indifférent au reste de la terre,
De mes plaisirs je lui fais un mystère ;
Je veux mourir comme j’aurai vécu.
Peut-être alors tu répandras des larmes ;
Oui, tes beaux yeux se rempliront de pleurs ;
Je te connois ; & malgré tes rigueurs,
Dans mon amour tu trouves quelques charmes.
Peut-être hélas ! vous gémirez aussi,
Belle Euphrosine ; & toi que j’aime encore